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La digitalisation du travail: quel avenir pour nos boulots?

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Publié le 4 juin 2018

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Sur les dernières années, les dynamiques au sein du marché du travail se sont vues bousculer par une digitalisation croissante des moyens de production, des services et de communication. Par digitalisation, on entend toutes les facettes du travail qui peuvent être reprises par les progrès de la technologie et du numérique. Cela inclut l’usage d’Internet et de ses bases de données, le terme encore flou de « Big Data » (« gros volume de données »), l’usage prédominant des applications pour smartphone (les applications bancaires, par exemple), mais aussi et simplement l’automatisation de la force de travail.

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Pensons notamment aux caisses automatiques récemment installées dans les magasins Delhaize, les e-guichets dans les stations de train ou métro, voire même dans les administrations communales. Si elles permettent plus d’autonomie pour la personne qui profite de ces différents services, certains travailleurs craignent que ces machines finiront par rendre leur métier totalement obsolète.

 

A côté de la révolution numérique qui oblige les institutions et entreprises « traditionnelles » à renouveler leur façon d’aborder et de présenter leur travail, on assiste également à un nombre croissant d’entreprises qui commencent par une plateforme numérique pour proposer leur(s) service(s). Pensons notamment à Uber, cette application qui a causé remous chez les chauffeurs de taxi traditionnels. La dynamique s’inverse pour ces entrepreneurs : la création de l’entreprise se fait d’abord digitalement, sans nécessairement passer par un processus d’enregistrement légal. Des questions se posent dès lors sur la régularisation de leur travail (relativement nouveau), notamment en matière de fiscalité.

 

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Les ordinateurs, Internet et les réseaux sociaux

 

En ce qui concerne l’usage des ordinateurs et d’Internet, les effets sont déjà en place depuis un bon moment. Depuis des années déjà, le contact ne se fait plus par courrier postal mais par email, ce qui a pour conséquence première que le travail, et surtout le travail nécessitant des collaborations avec d’autres entreprises ou institutions, peut s’organiser plus rapidement. L’accès direct à l’information, par les moteurs de recherche comme Google et Yahoo ou par les bases de données digitales, permet également aux travailleurs d’économiser du temps. Même s’ils génèrent un coût considérable, leur nécessité est aujourd’hui absolument indiscutable.

 

Quant aux réseaux sociaux, le phénomène est plus récent, et les contours de leur usage plus flous. Mais ce qui est sûr, c’est que leur valeur commerciale est énorme, surtout aux yeux de la génération Y. Facebook, Twitter, LinkedIn (voire même, pour certains métiers, Instagram) sont devenus de réels moyens de marketing, de communication et même d’embauche. En ce sens, on voit apparaître un peu partout des nouveaux métiers de « Digital Marketing Executive », « Digital Communication Officer », « Digital Account Manager », etcetera.

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Les recruteurs, quant à eux, privilégient désormais l’embauche via des bases de données proposées par des sites comme StepStone.be ou Jobat.be, et recherchent leurs candidats sur LinkedIn et Facebook. Beaucoup plus qu’avant, les recruteurs se font une idée de qui est leur candidat avant même que celui-ci ait eu la chance de se présenter. A l’inverse, les entreprises en voient également le revers : des sites web comme Glassdoor.be permettent aux travailleurs d’évaluer leurs salaires, leurs conditions de travail, et même leur PDG et la qualité des produits et/ou services proposés par leur entreprise.

 

 

La cybercriminalité et les virus

 

Evidemment, l’usage des ordinateurs et d’Internet fait courir un risque élevé de se voir devenir la cible d’organisations de cybercriminalité, en particulier pour les organisations à but lucratif. D’un email « spam » à une simple visite sur un site compromis, des logiciels malveillants de tout type peuvent s’infiltrer dans tout un réseau informatique professionnel et compromettre son fonctionnement, ses données financières et celles de ses travailleurs. Il est donc important que les entreprises se munissent d’un système antiviral performant pour contrer ce premier « effet secondaire » de la digitalisation du travail.

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La suppression et la création de postes

 

Un des points qui pose le plus question, est celui de l’automatisation : que, voire même qui, peut-on automatiser ? On estime en effet que ce ne seront pas seulement les guichetiers et les caissiers qui se feront « voler » leur emploi : une publication récente de McKinsey sur la robotisation estime que d’ici 2030, soit dans 12 ans, presque la moitié des heures de travail prestées en Belgique seront, ou pourront, être automatisées.

 

Cela veut dire que ce ne seront pas seulement les « petits » boulots qui seront atteint par cette digitalisation, mais également des métiers tels que conseiller juridique, comptable, analyste financier, voire même médecin.

Si, pour certains, cela aura pour conséquence d’alléger la charge et d’améliorer la qualité de leur travail, pour d’autres, cela risque d’entraîner la suppression totale de leur poste et de les rediriger vers les allocations de chômage, au moins pour un temps. Vu le rapport de de McKinsey, si la moitié des heures de travail peuvent en effet être automatisées, quelles conséquences cela aura-t-il pour la sécurité sociale et la fiscalité en général ?

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Evidemment, cette digitalisation s'accompagnera également d'un besoin croissant de professionnels de l'ICT ("Information and Communication Technologies") afin de suivre et s'adapter au mieux aux nouvelles nécessités informatiques et numériques de nos sociétés. Il peut s'agir de "développeur web", "analyste des données", "analyste du trafic"... Des postes qu'il s'agit encore de définir et de promouvoir. Mis à part la transformation voire la création de postes en marketing, en communcation et dans les départements des ressources humaines, la création d'emploi se fera donc surtout dans ce domaine des technologies de l'information et de la communication

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La santé physique et mentale

 

Un des premiers problèmes qui est souvent souligné, notamment par les employés eux-mêmes, est le respect du droit à la déconnexion. Le fait que la consultation des mails peut se faire à partir de n’importe quel ordinateur ou smartphone, rend pour certains difficile un équilibre entre travail et vie privée. Selon la FGTB, près de 77% des travailleurs ayant une fonction de cadre ont l’impression d’avoir besoin de consulter leur messagerie après le travail, parfois même avant d’aller dormir. Cela génère un stress considérable et dans certains cas des conséquences néfastes sur la vie de famille.

 

Vu que la référence au droit à la déconnexion ne suffit souvent pas à assurer son application, le gouvernement Michel invite les employés d’une même société à se concerter sur la question et à établir des accords clairs visant l’implémentation de ce droit sur leur lieu de travail.

 

A côté du stress causé par une connexion permanente possible, nous avons également les problèmes de santé plus « classiques » : problèmes de dos et fatigue visuelle (qui est une plainte récurrente pour près de 40% des utilisateurs d’écran) sont commun pour les personnes qui travaillent devant un ordinateur pour la plus grande partie de la journée.

 

Mathilde Wynsdau

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SOURCES :

http://www.e-sante.be/ecran-ordinateur-abime-t-il-yeux/actualite/1631

https://www.rtbf.be/tv/emission/detail_vis-ta-mine/actualites/article_comment-economiser-mon-dos-assis-devant-mon-ordinateur?id=9439722&emissionId=10246

https://www.rtbf.be/info/societe/detail_bien-etre-au-travail-des-innovations-pour-preserver-la-sante-des-salaries?id=8966852

https://www.rtbf.be/info/societe/detail_cybercriminalite-votre-ordinateur-a-peut-etre-genere-de-la-cryptomonnaie-a-votre-insu?id=9819447

https://www.rtbf.be/info/economie/detail_quels-seront-les-impacts-sociaux-de-la-digitalisation-du-monde-du-travail?id=9787262

https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/federal/le-droit-a-la-deconnexion-va-s-inviter-en-entreprise/9949603.html

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