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Le tatouage : un art (plus tellement) en marge

 Publié le 27 mai 2018

 

L’arrivée du beau temps et des températures de plus en plus estivales annoncent la sortie des tops, des shorts, des robes et… des tatouages ! En effet, il suffit de regarder un peu autour de soi pour prendre conscience de l’ampleur de ce phénomène de plus en plus répandu, et notamment au sein de la plus jeune génération. Du petit signe de l’infini à l’intérieur du poignet à l’énorme serpent couvrant toute une partie du corps, le tatouage n’est plus réservé qu’aux marginaux de la société mais s’élève progressivement au statut de forme d’art à part entière. HEIN ?! vous conte sa petite histoire.

Si le tatouage a longtemps souffert de discours diffamatoires, aujourd’hui, il s’est développé en véritable business. Le nombre d’artistes de tattoo a autant augmenté ces dernières années que ses différents styles se sont multipliés. Il suffit de se promener dans la rue pour se rendre compte du nombre de personnes tatouées et de la variété des dessins : des tatouages « Instagram » (petite note de musique derrière l’oreille, petite flèche sur les côtes, signe de l’infini à l’intérieur du poignet, date de naissance en chiffres romains sur l’avant-bras…) aux tatouages plus artistiques comme le

fragment du Guernica de Picasso sur le bras de Kristen Stewart, la pratique s’est tellement normalisée que les artistes peuvent désormais développer un style de plus en plus expérimental.

Cela ne devrait pourtant pas surprendre plus que cela : les pratiques de body art, ou « art du corps », remontent jusqu’aux débuts de l’humanité, et celle du tatouage aurait ses racines dans l’Italie du 4ème millénaire avant notre ère ! En effet, des recherches archéologiques ont trouvé, en 1991, la momie d’Ötzi, considéré comme le premier homme tatoué de l’histoire. Il semblerait que ses tatouages aient été le résultat d’une pratique médicale pour combattre l’arthrose, où l’on procédait à une petite incision à l’endroit douloureux et introduisait de la poudre de charbon de bois dans la plaie. En se refermant, la poudre est restée dans le corps et a formé des tatouages, sans signification particulière.

La pratique s’est poursuivie en Egypte, au Japon, en Polynésie… Selon David Le Breton, anthropologue et personne de référence lorsqu’il s’agit de l’étude du tatouage, beaucoup de peuples et de tribus (toutes périodes historiques confondues) se sont servis du tatouage pour signifier l’appartenance à une communauté. Dans beaucoup de cas, il s’agit effectivement d’un rite d’initiation, une façon de respecter et de s’apparenter aux divinités et aux ancêtres. A l’image des totems, pourrait-on dire…

 

En Occident, par contre, et surtout en Europe, le tatouage a longtemps été condamné, et réservé aux marginaux de la société  (notamment les prisonniers, les rebelles et, dans l’imaginaire collectif, les pirates). Même lorsque des studios ont commencé à apparaître en Europe, l’ « encrage » de la peau restait principalement l’apanage des « bad boys » punks et motards. Il faut attendre les années ’90 pour voir le tatouage bénéficier d’un effet de mode, et atteindre la population féminine (en commençant par l’actrice américaine Angelina Jolie).

 

Depuis lors, le tattoo a perdu sa connotation rebelle et s’est développé en art à part entière. Aujourd’hui, les effets toujours plus important de la mondialisation et de l’individualisme de nos sociétés modernes ont même fait du tatouage un mode d’affirmation de soi : les tattoos sont ultra-personnels, et le résultat conjoint du vécu du tatoué et du style du tatoueur.

 

On attend avec impatience le futur « look » des maisons de retraite…

SOURCES :

- Amanda Lanser, Otzi the Iceman, ABDO, 2014.

- http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/07/07/31003-20140707ARTFIG00097-tatouage-quand-la-societe-de-consommation-investit-les-corps.php, dernière visite 27/05/2018.

https://www.lci.fr/conso-argent/le-tatouage-toute-une-histoire-1544821.html, dernière visite 27/05/2018.

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